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La Résurrection (28,1-15)

Anselme Grün

Ici, Matthieu modifie le récit de Marc. Chez Marc, les femmes se rendent au tombeau pour oindre Jésus de bon matin, le premier jour de la semaine. Selon Matthieu, c'est dès le soir du sabbat que Marie de Magdala et l'autre Marie viennent «voir le sépulcre» (28,1). Ici le grec signifie non seulement «voir», mais aussi «méditer». Ces deux femmes veulent réfléchir à l'événement et rester proches de ce Jésus qu'elles ont tant aimé, ce qui leur donne le courage de veiller toute la nuit auprès de lui (cf. Grundmann, p. 568). « Soudain, la terre trembla jusque dans ses profondeurs : le messager du Seigneur descendait du ciel. Il s'approcha, fit rouler la pierre et s'y assit» (28,2). Les femmes sont témoins de l'instant de la Résurrection, même si elles ne voient pas le Ressuscité lui-même. C'est un ange qui déclenche le phénomène ; il est présenté dans les mêmes termes que celui de la naissance, aggelos kyriou. Cette fois il ne s'agit pas seulement d'un porteur de message, mais encore d'un envoyé agissant. Il ôte la pierre qui fermait le sépulcre ; tous les mots que Matthieu emploie pour décrire son action n'expriment pas seulement le mystère de la Résurrection de Jésus, mais aussi celui de la nôtre, après notre mort, mais déjà ici et maintenant. Si un ange entre dans ma vie et roule la pierre qui me bloque et m'empêche de vivre, alors quelque chose en moi se met en mouvement, et je peux ressusciter.

C'est alors que Matthieu revient sur les gardiens du sépulcre, qui tremblent de peur et tombent à la renverse. La Résurrection n'est pas décrite directement, mais à travers cette réaction des gardiens qui la reflète et que les deux femmes peuvent constater. De tels gardiens, il n'y en avait pas seulement devant le tombeau de Jésus, il y en a aussi dans notre âme ; ils veillent à ce que tout y reste en l'état, que nous ne devenions pas tout à fait humains, que notre Soi, notre vraie nature, reste enfoui dans le tombeau de la peur et de la tristesse. Matthieu donne à voir deux gestes qui reflètent
la Résurrection : la descente de l'ange qui, dans le fracas du tremblement de terre, roule la pierre, et la chute des gardiens. Quand le Christ ressuscite en nous et nous remet debout, cela devient visible dans notre façon de vivre, dans une liberté et une vivacité nouvelles. Nous osons marcher sans béquilles, nous rejetons la tutelle des gardiens de la mort.

C'est alors que l'ange devient aussi porteur d'un message. Il s'adresse aux deux femmes: «Ne craignez rien, vous. Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n'est pas ici, car il est réveillé d'entre les morts, comme il l'avait dit. Voyez; c'est ici qu'on l'avait déposé» (28,5-6). Elles n'ont pas pu assister à l'événement mais seulement constater son résultat, attesté par le tombeau vide qu'elles sont invitées à regarder. L'ange leur donne ensuite la mission d'annoncer la nouvelle aux disciples. Chez Marc, elles sont épouvantées et prennent la fuite ; Matthieu, lui, insiste sur leur grande joie, mêlée de crainte, car l'événement les a atteintes au cœur et bouleversées.

Alors que l'évangile de Marc s'achève sur leur fuite, Matthieu montre Jésus leur apparaissant. Tandis qu'elles cheminent, il vient à leur rencontre et les salue ; elles vont à lui, se prosternent, étreignent ses pieds, l'adorent. Il leur parle presque dans les mêmes termes que l'ange: «Ne craignez rien. Partez. Dites à mes frères de se rendre en Galilée, car là ils me verront» (28,10). À la différence de l'ange, Jésus appelle ses disciples «frères» ; par sa mort et sa Résurrection, ils sont devenus frères et sœurs, la lâcheté de leur fuite est pardonnée.

Si les disciples accordent créance aux saintes femmes, les représentants d'Israël, eux, ne croient pas au rapport que leur font les gardiens du tombeau, ces soldats romains devenus messagers de la Résurrection. Ils décident de les acheter pour qu'ils colportent le mensonge du rapt du cadavre. Cette scène n'est pas dépourvue d'ironie; les soldats «prirent l'argent et firent selon l'ordre reçu » (28,15). Le texte grec porte : «selon l'ordre reçu»; comme les disciples ils ont reçu un ordre, mais mensonger, et ils répandent ce mensonge, qui se perpétue «encore aujourd'hui», dit Matthieu, nous renvoyant ainsi à notre actualité. Aujourd'hui encore, nous sommes tiraillés entre le message transmis par Matthieu indiquant que l'enseignement de Jésus est toujours d'actualité et les doctrines fausses qui veulent nous faire croire que la Résurrection ne peut avoir qu'un sens symbolique. L'évangéliste, lui, veut nous convaincre de croire à la réalité historique de la Résurrection. La foi en la Résurrection ne peut assurément pas se fonder sur les seuls faits concrets, ils ne lui suffisent pas pour être vivante. Ces faits, Matthieu les interprète dans une vision d'avenir; notre foi en la Résurrection agit aujourd'hui encore sur notre vie, elle nous met en mouvement afin que nous ne restions pas tournés vers le passé et occupés à de vaines discussions - ce qui n'a que trop été le cas. La mission du Ressuscité n'est pas terminée: notre foi en lui doit se manifester dans notre vie, ainsi qu'il apparaît clairement dans la scène terminale de l’évangile de Matthieu.

 


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Modifié le  14-02-2012.