PARCOURS IX LE SERVITEUR CONFIRMÉ DANS SES CHOIX (Luc 9,18-36)
par : Jacqueline et Albert Siag
A la suite de la multiplication des pains, IÉSCHOUA refuse de se laisser couronner messie, roi libérateur des Romains. Alors s’ensuit la défection de plusieurs disciples, la désillusion des foules et l’incompréhension des douze devant la perspective de la croix.
Tout cela amène IÉSCHOUA à se retirer pour prier. Il y convie ses trois disciples les plus proches, Pierre, Jacques et Jean.
Il a sans doute besoin d’être confirmé par le Père dans son choix de se livrer à Jérusalem, choix de bonté jusqu’au pardon plutôt que de se défendre. Il a besoin aussi de confirmer la foi de ses disciples, car pour eux le messie doit vaincre ses opposants pour apporter la libération à Israël. La vision de IÉSCHOUA est plutôt dans la ligne du Dieu miséricordieux et pardonnant.
La figure transfigurée de IÉSCHOUA et son vêtement étincelant laissent voir qu’Il appartient à un monde supérieur au nôtre. Il est écrit qu’Il resplendit comme le soleil et non pas qu’il est éclairé par le soleil. Moïse et Elie représentant la Loi et les Prophètes, viennent rendre témoignage à la divinité du Christ qui est ‘‘l’accomplissement de la Loi et des prophètes’’. Les Ecritures l’avaient annoncé. Il subira une mort terrible, outrageante, sur la croix et il n’aura plus aucune gloire. C’est pourquoi il choisit Pierre, Jacques et Jean pour qu’ils le voient en gloire et ne désespèrent pas au moment de l’épreuve. Malgré tout, les apôtres ne comprendront que IÉSCHOUA est Dieu qu’après la Résurrection et c’est seulement après la Pentecôte qu’ils proclameront la divinité du Fils comme témoins oculaires de sa gloire, car L’Esprit leur fera connaître la vérité tout entière.
L’expression le Messie du Seigneur indique que IÉSCHOUA est celui que Dieu envoie pour réaliser Son dessein de salut. Quand Il dit ‘‘il faut’’ c’est que ça fait partie d’un plan divin qui comporte sa passion, sa mort et sa résurrection. Aller à la suite de IÉSCHOUA, sera de choisir le chemin de la Passion et du renoncement quotidien à soi-même. Celui qui proclame chaque jour les paroles de IÉSCHOUA, qui accepte les dangers quotidiens que leur apporte la fidélité à IÉSCHOUA, celui qui semblera tout perdre, sauvera son bien le plus précieux, sa propre vie qu’il verra glorifiée lors du jugement dernier. Ainsi chaque disciple aujourd’hui revivra le mystère pascal.
Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. C’est la voix du Père, celle qu’avait entendue Jean Baptiste au Jourdain lors du baptême de IÉSCHOUA. C’est le Saint Esprit qui couvre et protège les apôtres car sans la présence et l’illumination du Saint Esprit, l’homme ne peut contempler la gloire de Dieu. Les apôtres ont eu comme St Jean Baptiste la révélation du Dieu unique en trois personnes. Le Père parle, le Fils rayonne de splendeur et L’Esprit est présent dans la nuée lumineuse.
La Transfiguration est donc la confirmation de l’identité du Christ. Le Père authentifie la nature divine de Jésus avec sa nature d’homme. Aussi grâce à IÉSCHOUA, nous pouvons également revêtir cette nature divine tout en restant humains. La fidélité de IÉSCHOUA dans sa mission, nous a permis d’avoir cette nouvelle alliance qui nous transfigure et nous offre cette vie éternelle en Dieu.
Avec le Ressuscité, le disciple peut expérimenter qu’aimer est possible. A la suite de IÉSCHOUA, la foi chrétienne est d’abord un engagement de tout l’être à vivre l’Amour, certes difficile mais possible. Le disciple en puise la force dans la méditation, la prière et la vie fraternelle. C’est là qu’il peut et doit faire l’expérience de la main tendue, de l’oreille attentive, de la tendresse réconfortante et du pardon. Celle de vivre debout, en artisan de justice et de libération au prix parfois de sa tranquillité, sinon de sa vie : car qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de IÉSCHOUA et de l’Évangile la sauvera.
